Le marché français attire de plus en plus de fabricants de produits. Son dynamisme séduit. Philippe Couvreur, directeur commercial France pour le fabricant belge Noble House, nous livre sa vision du marché et les craintes qu'ils ressent pour les années à venir.
Actu-Environnement : Quelle est la particularité du marché français des produits bio ?
PC : Le marché français des produits bio est en pleine effervescence. Le premier marché européen en terme de consommation reste l'Allemagne mais plusieurs pays dont la France se distinguent. Tous les consommateurs européens connaissent la valeur du bio mais ils ne l'achètent pas de la même façon. Les comportements sont différents par pays. En France, je considère que 8 à 10% de la population sont des inconditionnels de la bio. Ils sont ouverts à de nouveaux produits et scrutent les étiquettes avec attention. Le label AB ne leur suffit pas. 30 à 40% des consommateurs bio sont des “neo bio”. Moins exigeants, ils ont confiance dans le label mais le prix entre aussi dans le critère de choix. Ce sont des gens difficiles à convaincre pour ceux qui, comme nous, commercialisent des produits particuliers, haut de gamme.
AE : Tous les produits trouvent-ils leur public en France ?
PC : Tous les produits bio ont leur place dans les paniers des consommateurs. Mais c'est plus difficile de leur trouver une place en magasin. En France, 30 à 35% des points de vente sont gérés par des indépendants. Le reste est géré par des chaînes de magasins. Leur approche de la bio n'est pas la même entre ces deux typologies. Je constate, ces dernières années, une évolution des politiques commerciales. Les distributeurs commencent à appliquer les mêmes recettes que dans la grande distribution. Le prix devient là aussi un critère de choix au dépens de la diversité des produits. Les acheteurs du bio viennent d'ailleurs pour la plupart de la grande distribution, avec des méthodes et des codes pas forcément adaptés à l'intérêt des consommateurs. Dans les magasins allemands par exemple, le choix est beaucoup plus important et les produits variés.
AE : Quels travers observez-vous ?
PC : Je remarque des circuits de production qui s'allongent avec des produits provenant de pays à bas coût. Alors que l'alimentation bio défend une dimension locale et doit prendre en compte les conditions de travail des producteurs. Certaines chaînes de magasins prennent en compte le lieu de production et de transformation. Mais pas toutes malheureusement.
AE : Que faudrait-il faire pour inverser cette tendance ?
PC : La prise de conscience doit venir du consommateur car, sans le savoir, c'est lui qui fait la pluie et le beau temps. Le client a le pouvoir de faire changer la perception des choses et de ne pas se faire embarquer dans un modèle de consommation qui n'est pas le bon. Il existe six centrales d'achat en France. Elles ne s'intéressent pas aux produits et aux valeurs qu'ils portent, uniquement au prix. Or, l'alimentation biologique véhicule d'autres principes comme la santé, le bien-être, l'éthique…
Propos recueillis par Florence Roussel© Tous droits réservés Actu-Environnement
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Bonjour. Il n'y a que deux agricultures la mauvaise et la bonne.
La mauvaise utilise les pesticides, herbicides, . . . ( listes non limitative ).
La bonne celle qui n'utilise que les recettes innovantes ou anciennes, tels que purins et préparations qui recherches d'autre types de " luttes ", tout en favorisant l'équilibre du sol, voir vidéo des " BOURGUIBNON" biologistes auto exclus du marché des pesticides.
C'est beau la simplicité !
Y a le bon et le pas bon, un point c'est tout. Bravo ! Excellente contribution au débat...
Belle approche religieuse que de suivre les prophètes catastrophistes comme Bourguignon. Les sols viticoles sont flingués par le cuivre, même les sols en "bio".